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2 juin 2020 2 02 /06 /juin /2020 13:42

Que s'est-il passé? Marianne, est-ce grave? Ton blog n'est plus accessible. Es-tu censurée? Je l'ignore. Les blogs sont des choses mystérieuses et trier est épuisant : si je n'y perdais pas un temps fou, je supprimerais de nombreux articles mais mon ordinateur se bloque..... Je pense à Ophélie et à Marianne. Ophélie est morte dans un accident le 10 mars 2020. Elle avait un blog sur cette plateforme. Sa compagne Marianne publiait des articles prévus par Ophélie Conan d'avance, et parfois des articles précédents. Je n'ai pas pu accéder au blog  ( dernier lien de links ).

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1 juin 2020 1 01 /06 /juin /2020 14:27

En allant sur le blog de mon amie Nadianne, j'ai relu son article sur sa visite enfant d'Auschwitz. Vous trouverez l'article en allant sur son blog " La vie rêvée de Nadianne " ( le lien est dans links ). J'y suis retombée par moteur de recherche en tombant sur les soixante dix ans de la libération puis sur le lien qu'elle donne au sujet de sa visite alors qu'elle avait douze ans et son frère dix ans. Il y a son état catatonique qui la sort brutalement de l'enfance, le choc de son frère et ses cauchemars. Elle évoque La Pologne où elle s'est rendue avec sa mère. Les grands-parents de Nadianne étaient résistants dans un réseau communiste. Comme je suis plus âgée qu'elle, pour moi, ce sont mes grands-parents et mes parents ainsi que des oncles.... A trois ans, ma mère m'avait raconté de nombreuses choses et c'était intégré : je devais terminer dans un camp de concentration. Ma mère était fantasque et je ne sais comment elle nous conta la chose qui se logea en moi avec le reste, les guerres de l'époque, et notamment celle dite d'Algérie car L'OAS tirait dans les rues de ma ville de province ce qui n'est pas très intelligent. Je ne puis aborder ces questions : j'ai connu L'Algérie adulte et je l'ai profondément aimée. J'ai été plus jeune en Allemagne de L'Est avec un de mes frères et nous fûmes pris pour des juifs séfarades, et j'entendis des horreurs.... Je n'ai pas visité les camps : l'aurais-je pu? Je n'en suis pas sûre. J'ai beaucoup lu, en revanche, et l'un de mes amis était rescapé d'une famille juive d'Allemagne de L'Est. Son père est mort en 1938 et toute sa famille paternelle est morte en camps. Sa mère et sa grand-mère étaient dans les réseaux des attentats contre Hitler et il a vécu caché. J'ai donc entendu beaucoup de choses, plus sans doute que Nadianne ne le sait...

D'avance, je demande pardon à mes lecteurs pour le captcha des commentaires : il est idiot. Chez Nadianne, il me demandait des images de bus pour montrer que je n'étais pas un robot, et je n'avais pas coché ce que j'aurais assimilé à une variété de taxi-brousse sous forme de camion mais il le voulait et l'a eu : le robot, c'est le captcha!!! Mes lecteurs éventuels sont sans doute plus habiles que moi avec les engins informatiques. Je garde mon côté broussard et nomade, ayant vécu sans eau ni électricité. Je vous envoie sur le blog de Nadianne parce qu'il est passionnant comme je vous indique les oeuvres d'Ophélie qui nous a quittés le 10 mars 2020 sur le blog de sa compagne Marianne ( dernier lien de links ).

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1 juin 2020 1 01 /06 /juin /2020 13:07

En écoutant deux émissions littéraires où intervenait François Cheng qui recueille en quelques mots joyaux la quintessence de l'émoi, j'ai entendu des auteurs moins prestigieux interrogeant les émotions et leur meurtre par réseaux sociaux interposés. En un clic anonyme, tuer socialement l'autre est aisé mais, Dieu que c'est lâche et détestable! Il n'est pas seulement mort socialement : il l'est psychiquement et parfois se tue attaqué par une meute d'inconnus qui ne l'ont jamais vu. Qu'a-t-il fait? Que m'importe si je ne le connais pas? Les tribunaux ont leur jugements à prononcer et parfois ils se trompent : la belle affaire! Voulez-vous des tribunaux infaillibles? L'histoire est jalonnée de dictatures et la tyrannie a mille facettes....

Je lis sur la toile des sottises et en suis triste mais je ne m'y attarde pas. Charles de Foucauld servi à l'eau de rose l'aurait fait rire lui-même... La houle passera comme tout et la foule en délire se trouvera autre chose à croquer : l'artiste parle en moi mais je songe aussi à notre labrador fidèle Cyrus qui préférait la bonne tambouille aux croquettes. Le chien ne tue pas sans cause. Les clébards sauvages des bidonvilles au Caire attaquaient mais peut-être avaient-ils faim. Avoir au moins la dignité d'un chien : en suis-je là? Un rire m'habite. André Gide a jeté des individus par les fenêtres et les portes des trains et je ne sais ce qu'il vivait en l'écrivant. Julien Green s'est interrogé sur les crimes qu'il commettait dans ses romans, lucide sur le meurtre par procuration épistolaire. Ce cher homme calligraphiait ses textes à la plume d'oie : n'est-ce pas de toute beauté?

A quatre ans, j'ai appris les lettres sur des planches où elles étaient représentées en papier de verre, donc c'est en les touchant que je suis entrée dans le monde de l'écriture qui est tactile pour moi comme pour ceux qui tracèrent les premiers signes à Sumer, et cette sensation m'accompagne dans la sculpture également. J'écris avec un feutre sanguine fin car mon écriture est ferme comme l'est ma poignée de mains, en jambes allongées spacieusement sur des cahiers avec juste des lignes selon l'usage britannique. J'ai gardé cette coutume depuis mon long séjour en Inde d'où je revins métamorphosée et déjà mère.... Certes, les feutres sanguine entrèrent dans ma vie au fil d'explorations de magasins d'art. Au départ, j'ai testé l'encre Terre de Feu pour son nom évoquant le désert flambant sans lui trouver l'éclat de mes pastels couleur sanguine. L'encre de cette tonalité a une texture épaisse et est surtout adaptée à la calligraphie. Je fis quelques essais avant de découvrir mes feutres fétiches....

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1 juin 2020 1 01 /06 /juin /2020 00:03

Chère Ophélie,

Ma pensée et mon coeur te rejoignent en ce basculement dans le mois de juin. Mes souvenirs sont précis parce qu'il me semblait bien que tu avais un fils dont j'ignore le prénom... Ton coeur de mère dut saigner devant son incompréhension de l'immense femme que tu étais et que tu restes, sans doute sous des influences diverses. Tu connaissais certainement le célèbre air de la calomnie qui lui donne une grandeur que seul l'opéra peut suggérer, non sans pirouettes humoristiques... Le calomniateur ou l'auteur d'une critique manque-t-il à ce point d'assurance qu'il cherche chez ses proches une occasion de se faire de la bile? Qui sait ce qu'il pense aujourd'hui? Je le laisse à son mystère, à sa douleur peut-être.

Chère Ophélie,

Ma soeur est née à la mi juin d'une année que je ne donnerai pas et reste un rébus pour moi. Femme juriste mais surtout artiste de talent, peintre qui aurait pu vivre de son don, elle devint raide comme la justice, et bien qu'ignorant tout de ma vie privée, inventa plusieurs tomes de romans et j'appris non sans stupeur  son manque de réalisme. A l'époque où je travaillais nuit et jour, elle m'inventa une vie si mouvementée que j'eus un jour l'idée cocasse de vérifier dans mes agendas si j'avais réellement eu le temps d'être polyandre, ce qui aurait pu m'arriver, et je confessai cette histoire hors confession à un prêtre humoriste qui prit un fou rire. Je n'en avais pas eu le temps, même si j'eus diverses aventures et peu qui relèvent du véritable amour. Au sujet du prêtre humoriste, je lui contais en chercheur semi-ethnologue à ses heures, une étreinte imprévue avec un africain que j'avais guidé à Paris, dont la peau était d'une texture délicieuse, un homme marié qui mit à merveille devant moi un préservatif... Je contais donc à ce prêtre humoriste : " ce qui m'étonne, c'est son art de mettre un préservatif tout en m'affirmant qu'il n'en n'avait jamais mis " et le prêtre riant commenta : " avec une européenne "... J'ignore si son hypothèse était la bonne. Travaillant la nuit pour financer mes études universitaires, je disposais de peu de temps, mais ceci échappa à ma pauvre soeur qui me voit en diable incarnée, ce qui est me surestimer quelque peu....

Chère Ophélie,

J'ai perdu mon fils mais ne m'attarde pas sur ce thème. Je pense à tes souffrances quand tu fus incomprise, à celles liées à l'automobile d'une folle qui te percuta, à la douleur de Marianne qui se retrouve sans toi, à tout votre groupe. Tu te sera envolée, il y a trois mois le dix de ce mois. Si tu le peux, si tu le désires, viens réchauffer le coeur de Marianne. J'ai rêvé de ta rencontre dans une autre dimension dont j'ignore tout avec Julien Green, homme passionné, écrivain désopilant et fascinant, homme ayant connu la douleur, homme ayant rencontré le compagnon de sa vie à vingt quatre ou vingt cinq ans. Je m'allonge pour m'endormir en le lisant.... Je ne puis expliquer sur la toile qui je retrouve en lui au sein de ma vie.

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31 mai 2020 7 31 /05 /mai /2020 11:19

La foule se masse, monte et remonte telle un enchaînement de hautes marées, telle la folle tempête de sable en tourbillons ensorcelés et vents crépitant implacablement sur le bienheureux chèche qui protège chacune des deux femmes parties à l'aventure dans les dunes lointaines à plusieurs kilomètres d'El Oued. La plus aventureuse des deux amies eut cette étrange idée de fuir le peu d'habitants de l'oasis, et celle qui voyageait avec elle la suivit sans réfléchir, celle qui se croyait prête à tous ébats charnels mais du rêve à la réalité... L'aventurière cherchait l'instant suspendu dans l'infini saharien, non sans garder son recul et son rire. Le vent se leva, impitoyable, et les deux femmes étouffaient derrière leurs chèches tandis que sortirent du sol qui semblait cadavérique des scorpions en quête de sensations fortes.  " Nous n'avons pas pris de couteau " lança dans un éclat de rire l'aventurière. Les deux femmes n'ignoraient pas qu'en cas de piqûre, il était vital d'aller à l'hôpital dans les dix heures et ceci ne manque pas de piquant, si j'ose dire, en ces temps de panique autour d'un virus dont on peut diminuer les risques en agissant à temps.... Quatre jours, quatre nuits, un paysage méconnaissable.... Les deux nomades revinrent à l'oasis, non sans aide....

La foule se masse, monte et remonte telle la folle tempête de sable en tourbillons ensorcelés et vents crépitant implacablement le bienheureux..... Ah, oui, le bienheureux nomade devenu saint : " chut, je donne un secret sur le nom de l'auteur qui me choqua en manipulant les propos de Charles de Foucauld : J de G " Ses initiales traînaient sans doute autour d'El Oued mais l'acquisition de cet ouvrage fut une erreur de parcours qui m'indiqua les fantasmes de l'auteur à la plume alerte dans d'autres publications mais s'étant aventuré  in terra incognita.... Qu'il soit en paix car nul ne le trouvera et le talent peut se tromper de temps à autre.... 

Nos deux femmes dont l'aventurière en son pôle masculin cherchait les traces d'Isabelle Eberhardt et de ses chevauchées échevelées ainsi que de ses étreintes brûlantes, déchaînées, entre deux écrits sublimes, Isabelle déguisée en jeune homme et séduisant ses compagnons.... Nos deux amies, partirent, à nouveau, au fond des sables, l'une se disant prêtre à s'unir à tous ceux qui se présenteraient, l'autre rêvant de pénétrer la terre... Elles se croyaient seules et tranquilles. Quatre hommes s'approchèrent tandis que l'aventurière se leva prestement pour fuir, ne permit pas à l'impudent de toucher à son sac où se trouvait son écritoire et son livre de chevet, le frappa violemment et se dégagea, avant d'être renversée sur le sol par quatre hommes déchirant ses vêtements. L'auteur qui fut jetée sur le sable eut le temps de percevoir une once d'hésitation chez les agresseurs, et se relevant prestement vit sa compagne se défendant contre des gestes sensuels, et dans un éclat de rire commenta : " nous pourrons dire que nous avons failli nous faire violer ". Les deux amies rentrèrent à El Oued, l'une en lambeaux sans un mot envers ses hôtes inquiets, l'autre étonnée car elle n'avait pas prévu une agression : comme c'est étrange!  L'affaire se déroula en juillet, et Charles de Foucauld qui sut aimer les femmes fut assassiné le  premier décembre 1916 sans doute lucide sur ce risque là où il résidait, là où je vins humer le parfum qu'il dégageait au fil des années loin de toute agitation à L'Assekrem.

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30 mai 2020 6 30 /05 /mai /2020 22:31

Chère Ophélie,

Tu m'amuses et quand je tente d'entendre comme des sons plus qu'un sens entre un enchaînement réjouissant et excitant d'images, de peintures, de jeux érotiques et de jeux colorés pour achever sur un poème qui chante l'éternité de la femme, c'est dans la joie et la liberté. Les seins imposants de ta première image m'ont intriguée en me faisant sourire et si j'ai repris le terme " monstrueux ", ce ne fut qu'en écho aux propos de Marianne mais, semble-t-il, j'ai choqué Alexandre et je souris parce que je suis sculptrice et que je n'ai nul à priori sur les corps. J'ai appris à sentir vibrer chaque corps offert dénudé à mes yeux nullement voyeurs mais précis, regards d'écoute qui guidaient mes mains imprimant l'argile, et les seins imposants se seraient inscrits élégamment dans l'argile.

J'ai connu plus complexe avec Stella en surcharge pondérale mais surtout, pauvre femme, inapte à tenir une pose, prise de mille mouvements incontrôlés, et de sons déroutants. Un infini respect s'imposait pour transmettre ce qui émanait de Stella de son corps, de sa voix, de son coeur, et pour y parvenir, j'appris à ralentir mon rythme, dans une attitude presque contemplative car je ne sais sculpter sans aimer, et j'ai appris à aimer Stella qui n'était ni danseuse, ni modèle professionnel aux proportions parfaites, mais chanteuse sans argent.

Sculpter le mouvement : oui, Ophélie, ce que tu nous offres s'y prête. Je ne sais si tu fonctionnais comme moi, mais le réveil de ton cher petit lapin me donne toujours le désir d'une entrée en force jusqu'au col..... avec tout ce que tu peux imaginer en termes de fantaisies ou de pénis un peu " étouffe-chrétien " dont était doté un de mes amants séfarades qui céda sous mon charme le jour où il ne parvint plus à me dépasser au club alpin, lui qui était si grand. Comme il se doit, il veillait beaucoup sur sa mère.... Homme d'un grand courage, il avait surmonté des épreuves lourdes que tous ne supportent pas.

Et quant aux seins, chère Ophélie, les miens valsant dans les flots du canal de Suez envoûtèrent un diplomate britannique lui-même très séduisant, drôle et intelligent, excellent comédien. Certes, nous ne fûmes jamais à la place du Baiser de Rodin sous les photographes japonais, mais ce jeu cocasse nous ressemblait... Enfin, chère Ophélie, nous qui fûmes soignantes, n'avons-nous pas aimé les corps malades voire défunts en les sculptant pour leur rendre sérénité....? Le corps malade n'est pas laid pour les soignants. Il est seulement à soulager, à panser, à masser, comme il nous est bon de nous masser mutuellement, éventuellement aux bains où je me rendais souvent jadis, sans que mon coeur ne souffre de la chaleur humide. Tout est joie et volupté pour les artistes et les amoureux ou amoureuses.

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30 mai 2020 6 30 /05 /mai /2020 19:45

Corps ruisselant et plaisir en cette journée estivale non africaine mais de climat tempéré, décapage des peintures en artiste et dans la joie. Repeindre coûte plus cher et risque d'exiger quelque expert en la matière et le bénévolat ne court pas les rues, bien qu'une idée d'échanges de services soit à creuser. Notre époque comme fatiguée de vivre consomme et jette : j'ai entendu parler d'un café associatif à Paris où il est possible d'apprendre à réparer des objets anciens que nul ne veut remettre en marche alors que c'est possible ( c'était lors d'une émission de Fabrice Hadjadj invité en tant qu'écrivain, philosophe et artiste sur KTO, l'émission est sur you tube. Il se trouve que Fabrice évoque le fonctionnement du café associatif où il retrouve François Huguenin, et c'est ce qui me sembla le plus intéressant ). Fabrice Hadjdaj vit en Suisse entre ses livres, sa famille nombreuse de huit enfants, son art dramatique, et un art de vivre assez sobre. Pour ceux qui désirent mieux le connaitre, ses vidéos sur le coronavirus sont passionnantes sur le plan littéraire : il y en a autant que ses enfants!!! Peut-être est-ce plus aisé que de le lire ce qui est aussi vivement conseillé.

Il est bien évident que la sobriété est parfois imposée par le manque de revenus, mais l'idée du café associatif peut rendre de nombreux services aux personnes sans argent, tout en vivant une aventure passionnante grâce au bricolage d'un ancien tourne-disque, par exemple. Il se trouve que j'en ai un et quelques oeuvres d'opéras ou de musique classique.... Je fus à l'école du rafistolage au Caire chez les chiffonniers qui recyclaient tout. Au Togo, j'ai vu des enfants fabriquer des jouets avec des boites de conserve, et enfant, j'ai joué avec des boites de conserve. Il y a une mode écologiste mais toute mode comporte des risques. Le pragmatisme de l'artisan ou de l'artiste me convient davantage. Il m'arrive de consulter mes statistiques et je note que j'ai de nombreuses lectrices au sujet d'un article sur les poudres de protides à 90% : certes, c'est économique et je les utilise ponctuellement, mais je consomme aussi des fromages blancs enrichis en protides ( fromages blancs à 0% ) bons, digestes et nourrissants. Ils sont depuis peu sur le marché : il s'agit de la marque skyr. En Afrique, je m'offrais des oeufs brouillés flambés au cointreau  - ce dernier étant le seul alcool en vente. Les oeufs étaient plongés dans l'eau sur le marché, seul moyen de vérifier s'ils étaient consommables. J'ai toujours désiré assurer l'apport en protides. Il se peut que des jeunes lectrices cherchent une astuce pour maigrir. Je conseillerais un sport aimé et chacune peut choisir l'alpinisme ou la danse, ou les kilomètres en bicyclette, en se faisant plaisir... L'aliment doit vous plaire et ne consommez pas des tonnes de vinaigre qui bousilleront vos boyaux.... Vivez à fond et tout ira bien, mais je prêche sans doute dans le désert si ce sont des anorexiques qui me lisent  : qu'elles ne s'inquiètent pas, je les comprends. Je n'ai pas vécu ce qu'elles connaissent mais j'ai maigri affreusement sous le poids de graves soucis, descendant à trente trois kilos pour un mètre cinquante six. Il me fallut une glace en pied pour que je songe : " je ne pourrais pas sculpter ça " si bien que j'ai évité de descendre plus bas.  Ma cage thoracique n'était pas sculptable, mes seins et mon bassin l'étaient....

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30 mai 2020 6 30 /05 /mai /2020 15:15

Sauter ou danser d'un auteur à l'autre, vibrer au souvenir des passions frôlant la folie de Simone Weil trop souvent récupérée par ceux qui ne la respectent pas dans sa vraie quête. Elle avait l'audace d'une intellectuelle engagée dans le monde matériel comme habitant hors de son corps, et le fit durant la guerre d'Espagne sans tuer une seule personne. Presque étonnée, celle qui revint déçue de ce triste pays, celle qui avait osé être ouvrière pour entendre ses soeurs et ne pas gagner plus d'argent qu'elles, quitte à se blesser en raison d'une maladresse dont je n'irai pas chercher les causes tant ceci me semble indécent. Une souffrance cachée derrière tant de gaucherie, mais que m'importe? Qu'elle soit qui elle est me suffit. Oui, presque étonnée, elle rédigea une longue lettre au ministre ou responsable des questions juives, avouant être héritière des cultures grecques et romaines et ignorer tout du judaïsme, mais en prenant acte dignement de son interdiction d'enseigner la philosophie pour vivre donc de ses mains, effort surhumain pour une femme vivant à côté de son corps. Elle vendangea chez Gustave Thibon au coeur de La Provence. L'agriculteur autodidacte avait lu beaucoup d'auteurs, avait étudié seul, n'ayant pas les moyens de poursuivre ses études. Ils aimaient l'un et l'autre philosopher et se mirent à lire Platon dans sa langue....  Une de mes amies est aussi désincarnée et elle a en commun avec Simone Weil le rire et l'idéalisme..... Très jeune, j'ai lu la philosophe vendangeuse avant de rejoindre Londres....

Les idéalistes sont-ils encore acceptés? Je l'ignore et ceci m'indiffère. Un échange passionnant sur la toile m'a conduite, à nouveau, vers Proudhon, cet auteur qui a séduit ma jeunesse. Qui peut comprendre mon désir d'un monde plus juste, plus respectueux de chacun, de chaque pays, de chaque personne, de chaque artisan, de chaque humain? Enfant, j'ai bu le lait du mépris sans pouvoir le comprendre tant il était absurde : il avait comme un parfum de racisme mais je n'avais pas encore ce mot quand je reçus une claque magistrale de ma mère, enfant, pour avoir dit avec le bon sens de mon âge d'alors : " ou tous les gens sont pareils, ou tous les gens sont différents ". Je perçus dans cette claque la force de mon argument auquel il n'y avait aucune réponse. Je n'esquisserai pas longuement les étranges strates aristocratiques qui vous renvoient  en infra-humains malgré vos origines dites correctes.... Ma cervelle d'enfant y puisa le sang de la douleur, la compassion pour tous les blessés de la vie, et le désir d'aller droit à l'essentiel. Vite je compris que " les grandes personnes " ne racontaient que des bêtises et qui leur fallait encore quelques années pour retrouver leur enfance, mais au fait, pourquoi une enseignante coincée osa-t-elle brocarder en rouge une rédaction à laquelle elle donna une mauvaise note quand je fils l'éloge de l'enfance dans le grand âge? Encore  " une grande personne " imbue de... de quoi? Voici qui me rappelle l'autodérision d'un général..... Alice rédigeant sa thèse de philosophie tandis que je rédigeais la mienne en économie, avec qui je jouais à découvrir les complémentaires des couleurs avait inventé " les petites personnes ", sorte d'adultes ayant encore un coeur d'enfant. Je songe à Georges Bernanos qui laisse transparaître cela et plus encore à Julien Green pour qui l'enfant est le diamant chez l'adulte qui le retrouve en lui-même.

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29 mai 2020 5 29 /05 /mai /2020 22:44

Dépasser voire sublimer ou transférer la douleur par la joie et par la beauté, ceci au coeur de l'art ou de la poésie. François Cheng l'exprime à merveille dans une émission de " La grande librairie " du 29 janvier 2020 accessible en rediffusion ( cinquième chaîne ). François Cheng est l'invité principal pour divers de ses ouvrages dont celui qu'il a rédigé sur Notre-Dame de Paris, ouvrage né de ses propos le lendemain de l'incendie à La Grande Librairie et des échos qu'il reçut de ceux qui l'avaient entendu. Il a une façon extraordinaire de nous parler de l'âme comme souffle de vie ce qui est commun à toutes les traditions spirituelles, et la voit comme donnant une orientation à la vie. Il médite sur le mot sens qu'il entend à trois niveaux en français, indiquant que cet unique mot n'existe pas dans d'autres langues. Effectivement, plus tard, un autiste de très haut niveau qui voit les mots et les chiffres en couleurs, évoque l'islandais qui possède trois mots dotés de la même racine.

François Cheng se sent appeler à transfigurer la souffrance que nous connaissons de près ou d'un peu plus loin, en beauté et en joie. En grec ancien, bon et beau sont un seul mot ( le terme philocalie : j'aime la beauté ou j'aime la bonté désigne une prière proche d'un mantra très connue dans L'Orthodoxie mais aussi connue par des catholiques ). Est-ce un doux rêve? Non, François Cheng a été confronté à la souffrance et il s'est laissé pétrir par elle pour lui donner en écho un quatrain de joie et/ou de beauté. Son extrême délicatesse et sa grande courtoisie le conduisent à ne pas parler de sa foi. Il évoque " L'Evènement Christique " et ce sont des termes que j'ai entendu dans des conférences, termes qui évitent de réduire ce qui nous échappe en un monde clos, rigide, voire moraliste alors que la morale est hors sujet si l'amour se fait sublime et surabondant.

Je me demande si Ophélie a lu François Cheng mais ceci est tout à fait possible. Passionnée, dotée d'une très grande culture, ultrasensible, poète et artiste, Ophélie dut lire certains des écrits de François Cheng. Je lirai les cinq méditations sur la mort en pensant à Ophélie tuée par la folie d'une femme conduisant avec un téléphone portable ce qui l'empêcha de contrôler son véhicule. François Cheng semble indiquer la suggestion de penser la mort non dans la continuité de la vie, mais comme poste de perception pour vivre plus profondément, soit, je le suppose, dans l'instant qui se fait éternel présent : Ophélie savait vivre un éternel présent. J'ai ailleurs évoqué l'inexistence du temps et de l'espace, le mouvement perpétuel des éléments, l'absence de noir puisque cette couleur n'existe pas, les trous qui portent le nom de cette couleur et qui sont mouvement d'énergie abyssale.  Le noir n'existe pas à l'état pur mais uniquement pas des mariages de couleurs complémentaires sur la toile. Ophélie, toi qui voulait être astrophysicienne, il cite Stephen Hawkin qui sentant que sa vie prenait fin, espérait que l'on se souviendrait de son amour de grand-père pour ses petits-enfants, et non de ses équations.

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28 mai 2020 4 28 /05 /mai /2020 19:22

Charles de Foucauld va être canonisé en raison d'un accident à Saumur dans une église d'un ouvrier qui fut examiné par de nombreux médecins et indique qu'il a été béatifié  après la guérison d'une italienne l'ayant prié. Pourquoi me suis-je passionnée pour Charles de Foucauld? Par amour du désert en premier. Je fus envoûtée comme il l'a été par Le Sahara, par la civilisation touarègue, et ce n'est pas sans amusement que j'ai rédigé un petit mémoire au fil de mes diverses études sur la liberté de la femme touarègue consultant tout ce que je pus trouver en bibliothèque. Il est évident qu'elle est beaucoup plus libre qu'une femme musulmane non touarègue en Algérie ou au Niger sauf si ceci a changé depuis l'époque où j'ai connu ces régions du monde. Libre de plaquer son mari en embarquant leur demeure ( la tente ), et le dernier enfant souvent dépendant d'elle et de vivre autre chose.  Il y a de quoi rêver pour une jeune femme qui découvre le désert, mais les années ont passé et je n'affirme rien pour aujourd'hui. J'aurais aimé affirmer qu'elle était plus libre que toutes les femmes d'Europe mais ceci n'est pas si exact. Il faudrait mieux connaitre le droit coutumier pour pousser l'étude comparative. 

J'ai beaucoup lu les écrits de Charles de Foucauld et j'ai son dictionnaire de tamacheq, son ouvrage qui lui valut un prix, je crois, " Reconnaissance au Maroc " ainsi que de nombreuses correspondances. J'ai aussi des méditations qu'il a rédigées. J'en profite pour indiquer que la prière que certains lui attribuent n'existe pas dans ses oeuvres, mais qu'au cours de ses méditations, il l'a rédigée par étapes dans plusieurs textes, et que les lecteurs ne s'étonnent pas qu'il ait vousoyé Dieu. Tel était l'usage pour tous jadis, et il venait d'une famille habituée au vousoiement. Les propos que l'on prononce en vousoyant sont les mêmes que ceux que l'on dit en tutoyant, même pour ceux qui le vivent dans une étreinte charnelle ( rien ne vous empêche d'essayer si cela vous amuse ).

Un nombre étonnant de lecteurs a lu un de mes écrits du 10 janvier 2018 dont j'espère avoir corrigé toutes les fautes de frappe. L'auteur de l'opuscule qui picore des propos sortis de leur contexte chez Charles de Foucauld a trouvé une rallonge dans le placard de sa salle à manger. Il y a toujours des placards qui ont des tonnes de rallonges dans les grandes maisons et c'est très pratique. Ceci put servir dans la résistance pour brouiller des pistes dans ma famille..... Bien entendu, l'opuscule déclencha mon ire et je l'ai laissé tomber! Pourquoi bousiller la vie et la pensée de Charles de Foucauld nullement éthéré, ni ayant eu mille femmes dans sa vie, sans doute faute de temps, car il tomba amoureux du désert encore jeune, et la femme avec qui il avait une relation ne comprenait rien à cette passion ? Je crois qu'Isabelle Eberhardt d'origine russe chercha la piste d'un des amis de Charles de Foucauld assassiné dans le désert, Le Marquis de Morès. Pour Isabelle Eberhardt, tout doit se trouver dans " Lettres et journaliers " ed poche Babel. Il se peut qu'elle ait accepté cette enquête parce qu'elle vivait dans la misère tout en tentant de vendre sa prose. 

Louis Massignon a une oeuvre gigantesque et je n'ai pas pu tout lire. Tout n'est pas traduit. Pour ceux qui s'intéressent aux mystiques persans ou arabophones, ils sont souvent traduits et leurs textes sont de toute beauté. Il en est de même pour des mystiques d'autres traditions.

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