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25 novembre 2021 4 25 /11 /novembre /2021 21:47

Il y a déjà quelques années que j'ai lu " Une vie bouleversée " d'Etty Hillesum, et de nombreux écrits autour de sa traversée  passionnée, très exigeante, totalement libre pour ne pas dire libérée de ses dernières années de jeune femme. Née le 15 janvier 1914 aux Pays-Bas, elle avait une vie de femme libre aux amours nombreuses, la cigarette à la bouche, étudiante. Etty Hillesum était une femme assoiffée d'Absolu : elle désira dépasser ses limites. Juriste de formation, elle achève ses études en 1939. Sa famille avait fui les pogroms de Russie  il est donc logique qu'elle ait aussi étudié le russe. Etty Hillesum venait d'une famille juive libérale : il se peut que ceci l'ait conduite à être un exemple de femme libre, sans interdits, en quête d'Absolu.

Elle découvre Julius Spier psychanalyste et chiropraticien en février 1941. Leur relation devient une passion amoureuse, très rapidement, et une tentative de répondre à sa soif d'Absolu par des conseils de lecture proposés par son amant. Wikipedia la dit chrétienne ce qui n'est pas respectueux de sa quête intérieure. Julius Spier lui a suggéré de lire les textes du Nouveau Testament d'où elle a tiré divers idéaux sans se convertir. Ce n'était qu'une lecture parmi d'autres. La quête d'Etty Hillesum revêtait de nombreux aspects dont la mystique, mais elle était aussi artiste, en quête de compréhension des autres comme elle le fut d'elle-même.

Etty Hillesum vécut dans le camp de transit de Westerbork où je crois qu'elle tenta de soutenir ceux qui y vivaient, tout en exerçant un métier administratif pour le camp. Apprenant  admirer des fleurs ou les cieux dans ce camp, elle parvient à transmettre son amour de la vie aux internés du camp qui sont légitimement inquiets. Elle aurait rencontré Edith Stein philosophe devenue carmélite, qui souhaitait rester solidaire des juifs en acceptant pour elle-même les conséquences qu'elle n'ignorait pas. L'amitié entre ces deux femmes passionnées serait à approfondir : il se peut que j'en apprenne davantage en écoutant une conférence du Mémorial de La Shoah sur Etty Hillesum. Anne Franck a sans doute transité au même endroit. Etty Hillesum se sentait solidaire du monde entier mais plus encore des juifs. Sans doute aurait-elle pu fuir du camp de transit où elle fit plusieurs séjours, en vivant sa passion avec Julius Spier qui n'y était pas. Il habitait à Amsterdam.

La famille d'Etty fit l'objet d'une rafle et tous se retrouvèrent dans le camp de transit. Elle tenta de soutenir ses proches comme tous les autres parvenant encore espérer dans le wagon qui la conduisait à Auswitchz en 1943. Elle avait une très grande force intérieure mais était fragile physiquement. Elle fut gazée dans les deux ou trois mois suivant son arrivée au camp de concentration. La liberté intérieure de cette femme m'émerveille : voici pourquoi j'esquisse ces quelques lignes à son sujet.

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24 novembre 2021 3 24 /11 /novembre /2021 22:32

- Maman, êtes-vous dans les parages?

- D'autant plus présente que tu souffres! Même de Là où je suis, je n'ai rien compris à ce qui t'est arrivé! Tu étais prête à tout faire pour cette enfant que tu as aimée comme ta fille, que tu aimes encore mais dont la grossièreté t'a sidérée! Comme toi, je n'ai jamais entendu un tel manque de respect envers les générations d'au-dessus. Il se peut que ceci se perde. Néanmoins, la politesse du coeur conduit à la délicatesse. Tu as tenté de dire à cette jeune femme que son père l'aimait et tu n'as rien compris à sa réponse sous forme d'insultes et de messages anonymes. Il m'arrive de te surveiller, non par indiscrétion, mais par complicité quand je sens que l'épreuve est trop lourde : je n'ai pas besoin de drones ou d'appareils connectés magiquement! Je te connais comme si je t'avais faite, ce qui ne doit pas trop t'étonner d'ailleurs. Tu as tenté d'écouter des rescapés tutsis, puis éteint, tenté ensuite la bonne parole selon Guy Gilbert à la radio, mais tu n'en avais plus la force : on ne peut pas porter toute la misère du monde. La dysenterie de messages anonymes t'a conduite à retomber sur tes blessures consécutives à ton coma! Nous avons tous des forces limitées, et tu sais bien qu'en ne respectant la prudence qu'imposait mon état de santé, je vous ai laissés, claquant en quelques heures, bien désolée de vous faire ce coup là!

- En fait, cela vous ressemblait, Maman : vous étiez trop farfelue pour achever sans éclats pittoresques votre vie terrestre, détraquant le compteur électrique après la danse du ventre de la machine à laver le linge à l'essorage! Heureusement, nous étions bien équipés en lampes à pétrole et nous avons tenu le rôle qu'imposait ce jeu de théâtre. Entre nous, je songe que le voussoiement favorise peut-être la courtoisie, mais il est vrai que je vous ai souvent dit : " vous me faites chier "! En revanche, si je vous avais peinée, j'en aurais été bouleversée. Je n'ai pas le souvenir de beaucoup d'épisodes de ce style, sauf votre regard quand je vous ai vu préparer votre valise pour aller voir votre mère et y mettre des vêtements de deuil! Pardon, Maman, j'étais encore une enfant... Nous avons appris sa mort quelques jours après par notre père qui nous l'a dit très paisiblement. Néanmoins, chacun d'entre nous est parti se cacher pour ne pas montrer son émotion.

- Je me souviens de ta question, reproche d'enfant, comme si j'allais jeter un sort à ma pauvre mère : " mais, elle n'est pas encore morte, Maman "! Je n'ai pas pu te répondre : pardon si tu as décelé mon chagrin!

- Maman, là, c'est le monde à l'envers! Vous n'aviez que quarante ans, aviez perdu votre père adolescente, et saviez que votre mère était en phase terminale. Je crois que vous me l'avez expliqué plus tard. Que répondre à quarante ans quand on perd sa mère? Je ne peux que vous dire l'effet que cela me fit à cinquante ans : je sentis monter une immense colère en moi à cause d'une cousine qui m'embrassait en larmes avant l'entrée derrière le cercueil! " Tout mais pas ça! On se tient correctement dans la vie "! Aucun de nous ne montra d'émotion en public. J'ai plutôt le souvenir d'avoir consolé beaucoup de voisins et de proches. En ce temps-là, à la campagne, tout le monde venait jeter de l'eau bénite sur le corps ( non, ce n'était pas de l'eau d'Evian comme vous l'avez répondu à un curé qui refusait de bénir de l'eau pour votre frère aîné! Je ne sais plus d'où sortait l'eau, mais vous fûtes copieusement arrosée )! Je n'ai pas cette expérience mais celle d'être sous perfusion après une semaine de coma! Au fond, c'est toujours une histoire d'arrosage de plante verte : j'ai retrouvé la marche au bout de plusieurs jours! Vous avez pété les plombs du cercueil par claustrophobie que je comprends fort bien! Il se peut que Cyrus, notre labrador adoré, ait perçu votre état! Ce dont je suis certaine, c'est qu'il en profita pour apporter sa casserole à chacun d'entre nous et s'en fourra jusque là.... Vous a-t-il rejointe, phosphorescent comme le chien des Baskerville?

- Mais oui, et nous avons joué comme des fous tous les deux!

- Alors, êtes-vous aussi phosphorescente à vos heures?

- Bien entendu, mais épargne-toi toute imagination du style Nouvel Age! J'absorbe la lumière ambiante et joue à peindre avec mes tonalités et leurs complémentaires!

- Sans l'aide de Lucifer?

- Surtout sans lui, puisqu'il absorbe la lumière!

- Est-ce jouissif?

- C'est une forme d'orgasme à explorer : elle n'est pas sur internet! Je te conseille plutôt de reprendre tes pastels et de les faire chanter en choeur...

- Je songe aux jeux avec Alice, à la découverte des complémentaires entre l'orange et le bleu, et aux parallèles que je fis avec les chakras, l'oranger étant de nature orgastique!

- Cela s'appelle être en feu!  ( Chut : la suite est dans le kamasutra ).

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22 novembre 2021 1 22 /11 /novembre /2021 21:51

Chère Anonyme,

Tu n'as donc rien compris. Je n'avais pas l'intention d'aller sur ton profil de réseau social qui n'est pas reconnaissable puisque tu es inscrite sur plusieurs réseaux. Il est tragi-comique de lire la description qui concerne ta profession. En réalité, c'est plus que tragique : c'est terrassant. Je ne sais ce qu'est ce profil professionnel où tu es directrice d'une entreprise. Je te suggère d'éviter qu'on y lise l'adresse de ta mère pour elle comme pour toi.

Tu n'as nullement pris conscience des termes en lesquels tu t'adressais à moi à qui il me fut demandé si j'étais ta grand-mère lorsque je t'ai inscrite à l'état civil. Je te rappelle que tu portes le nom de ta mère et pour cette raison, je te suggère si tu me lis, de ne pas laisser d'adresse sur internet. J'aurais pu être une jeune grand-mère mais j'ai l'âge de ta mère.

Je ne sais pourquoi ton prénom t'inquiétait à ce point : il est beaucoup plus fréquent que je ne le pensais moi-même quand il te fut attribué. Pour ma part, j'ai cinq prénoms et il semblerait que je ne sois pas si facile à identifier. En revanche, ma vie contient des périodes intéressantes qui facilitent la tâche de celui qui chercherait ma famille proche. Il se trouve que je n'en ai pas. 

Ma carrière professionnelle présente un certain intérêt et ne manque pas de pittoresque, ma vie privée également mais je n'en parle guère. J'avoue avoir été très étonnée que tu me reproches à travers des messages anonymes de parler de ta vie privée parce qu'il me semble que tu n'en as point. Telle est mon analyse des informations que j'en ai actuellement. Il y a des années que je parle plus de toi : je t'ai vue, il y a vingt ans pour les quatre vingt quinze ans de Soeur Emmanuelle. 

Nous ne nous reverrons pas : j'arrive en fin de vie, et je ne vois pas bien comment nous pourrions nous croiser. En toute franchise, je ne souhaite pas te revoir et tu ne souhaites pas me revoir : en somme, tout est parfait. Tes insultes m'ont tout de même déroutée, et j'ai donc demandé à des monastères de prier pour toi, supposant que tu étais dans l'épreuve.

Je ne peux rien pour toi, et j'espère que tu ne te retrouveras pas à la rue. Il était inévitable que je m'inquiète à ce sujet puisque tu as ni profession, ni revenu stable. Je t'ai déjà dit combien tu étais apte à réussir une formation. Il est probable que je t'aurais imposé une formation ouvrant sur une situation professionnelle stable si tu avais été ma fille. Dans ma famille, il était imposé de réussir des diplômes très élevés et d'en sortir en tête de promotion : ceci ne nous surprit pas, et chacun d'entre nous tenta de répondre à cette exigence, mais à vrai dire, je finis par comprendre qu'il nous était demandé d'être plus que premiers : l'exploit à réaliser est original et incite au dépassement continu. J'ai vécu ainsi et ne le regrette pas.

Sans doute n'ai-je pas réussi à être une marraine performante, mais comme dit l'adage : " Les voies du Seigneur sont impénétrables ". Nous ne pouvons donc savoir ce qui en résultera. Je sens que certains lecteurs à l'esprit facétieux entendent cet adage avec le désir que j'en rajoute un peu. Cependant, je n'entrerai pas dans la grivoiserie que je réserve à Lucifer avec qui je n'entretiens pas de relations mais qui entre en scène dans certains de mes articles où mon imagination ( mon génie? Dieu Seul le sait ) crée des dialogues totalement farfelus.

Ma pauvre amie, tu n'es pas grand chose à mes yeux parce que tu es dans une impasse, parce que tu sembles avoir mal tourné, mais je cultive la vertu d'espérance si chère à Peguy qu'il en parla comme d'une petite soeur ( non une bonne-soeur au sens habituel du terme ), mais sans doute une soeur bonne, humble, toujours là, qu'il retrouvait à Chartres. J'indique au lecteur son ouvrage " Le porche de la deuxième vertu " qui porte sur ce thème. Il est parti avec cette soeur prête à le soutenir dans toutes les épreuves pour les tranchées en 1914 où Dame Mort lui ouvrit grand les bras, le serrant contre son coeur et le conduisit vers le nuage d'inconnaissance.

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21 novembre 2021 7 21 /11 /novembre /2021 03:48

Comme toujours, Ophélie enrichit notre petite culture de découvertes fascinantes que je complète par quelques lectures glanées sur la toile :

" La poétesse japonaise Sei Shônagon avait sa liste - si romantique - des choses " qui font battre le coeur " : on y trouve des moineaux, un miroir, une averse. Sensible à une poésie plus moderne et assez brutale, les psychiatres américains font bénéficier la littérature scientifique de leur liste de " fantaisies, désirs ou comportements sexuellement intenses " et déviants.

Ce sont les paraphilies, répertoriées dans le très médical " Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux " ( DSM pour les intimes ), quatrième du nom. DSM4, donc, est quasi exhaustif sur le sujet des pratiques sexuelles inhabituelles. Certaines sont strictement interdites par la loi et sévèrement réprimées : la pédophilie, l'exhibitionnisme, la raptophilie ( fait de commettre un viol ), entre autres. D 'autres sont tolérées et bien connues : le masochisme, le sadisme, le voyeurisme... Il en est qui ont disparu de la classification à la troisième réédition, suite à l'évolution des mentalités. C'est le cas de l'homosexualité par exemple " Les citations sont tirées d'un article de l'Express " Perversions sexuelles : la vie secrète des paraphiles " article rédigé par Julien Sartre, publié le 8 octobre 2012. Il est tout à fait possible qu'Ophélie ait lu cet article et que le péché du curé de Tante Adèle soit de dater des DSM 1 et 2!

Le catalogue desdites hypersexualités pathologiques dont la paraphilie qui semble faire l'objet d'un article médical aurait été réalisé par Kraft-Ebing et Havelock Ellis au XIXème siècle. Lorsque Julien Green fut étudiant en Virginie, un de ses amis décida de l'éclairer sur quelques comportements qu'il identifiait mal en lui fournissant des études de cas rédigées par Havelock Ellis. Bien qu'il en éprouva un choc profond, Julien Green se comprit davantage : j'émets l'hypothèse que l'homosexualité était encore rangée dans les paraphilies.

Je ne sais où Ophélie a trouvé le chiffre de 647 car je n'ai eu qu'une indication de plus de cinq cent types de paraphilies.

Divers articles traitent de la paraphilie de Phèdre.

Il se peut que certains lecteurs s'interrogent sur Sei Shônagon. Dame de la cour au Japon née en 965 après JC et décédée en 1013 après JC, dates supposées par les spécialistes écrivit toutes sortes de choses sous forme d'inventaire, dont celles qui font battre le coeur, ce qui me semble s'allier élégamment à la paraphilie et aux fantasmes du curé de Tante Angèle qui ne connaissait pas les DSM les plus récents mais qui avaient trouvé le terme de paraphilie dans quelque ouvrage de morale sexuelle dont raffolent les prêtres.

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20 novembre 2021 6 20 /11 /novembre /2021 13:43

Que fais-tu de tes journées, amie anonyme? Je te l'ai déjà écrit : je rêverais que tu reprennes des études que tu dois pouvoir réussir, même si tu as mis ton intelligence en friches! Cela revient très vite, mais dis-moi, à quoi t'intéresses-tu? N'as-tu aucune passion? Sache que je suis là pour un appui moral si cela t'est nécessaire. Financièrement, je ne peux rien pour toi : je suis obligée de renoncer à manger mais je n'en souffre pas. Je suis un peu inquiète pour ta mère dont les propos m'ont bouleversée :  " qu'ils m'injectent cinq doses! Je n'ai plus envie de vivre dans ce monde-là! " Ce ne fut qu'un coup de désespoir mais pense à elle car tu l'inquiètes. Elle est solide ta mère et elle est courageuse : à l'heure qu'il est, elle a rejoint une manifestation contre les mesures de dictature sanitaire. Elle se bat pour les générations qui la suivront et donc pour toi. Ta mère a la foi : elle est catholique comme tu le sais. Ton père est musulman et croit certainement en Dieu parce que l'athéisme est très rare chez les musulmans. As-tu réfléchi à cette question? Jadis, je t'ai beaucoup écrit, car c'était mon rôle de marraine, pour t'expliquer divers points de la foi. Je crois que tu t'es bloquée sur le moralisme de colonies de vacances protestantes, moralisme idiot et mesquin! Dieu ne connait pas la morale : Il n'est que don d'amour qui s'offre. Tu ne L'as sans doute pas rencontré : la voie mystique est la meilleure, et toi qui aime La Bretagne de tes grands-parents, apprivoise l'infini océanique, l'air tonique de P si iodé qu'il nous soule. J'aimais beaucoup ton grand-père, officier admirable, d'une dignité et d'une profondeur étonnante, d'une humilité exceptionnelle! Mais quelle force chez ton grand-père! Il m'a sidérée alors qu'il avait quatre vingt ans : il y avait, à la télévision, une émission sur la mer, qu'il souhaitait voir . Aucun de ses petits-enfants ne se levant ( tu n'étais pas née ), j'ai tenté de me lever, et ô stupeur, une poigne de fer m'en empêcha : ton grand-père ne voulait pas que son hôte soit sans fauteuil. Une de tes cousines se leva enfin! Ton grand-père maternel était un être d'exception : tu l'as connu! N'est-il pas un modèle paternel remarquable? Pour ma part, je n'ai pas connu mon grand-père maternel mort d'un lymphome durant la deuxième guerre mondiale.

Vois-tu, je suis de cette génération dite de l'après-guerre, élevée avec des consignes pour tenir en camp de concentration et traumatisée, apparemment, à vie! Voici, cependant que je soulève le voile! Ayant longuement écouté les rescapés tutsis sur le site du Mémorial de La Shoah, puis lu " L'Ecriture ou la vie " de Jorge Semprun qui avait tant aidé les tutsis à rédiger leur calvaire, je franchis l'inconcevable et j'ose écouter les témoignages des rescapés des déportés juifs ayant pour travail imposé avec matraques à transférer les cadavres des chambres à gaz dans les fours crématoires. Je l'ai d'abord lu chez Jorge Semprun dans le livre dont je donne le titre ( livre paru en poche ) lui-même traumatisé par le premier témoignage qu'il entendit sur ces commandos, et enfin, j'ai le courage - car il faut un très grand courage pour le faire - d'écouter le témoignage des rescapés juifs que les boches n'ont pas eu le temps de tuer qui ont été affectés à ce travail. Je les écoute sur le site du Mémorial de La Shoah.

PS : pour le lecteur, j'écoute le témoignage de Shlomo Venezia qui fit partie des déportés du Sonderkommando qui se sont révoltés, et qui a survécu, transmettant son message oralement mais aussi par un livre. On a trouvé à Auschwitz des documents rédigés par des membres du Sonderkommando qui n'ont pas survécu à cette résistance.

PS2 : il existe un livre avec le témoignage de cet homme illustré par un autre déporté peintre, qui a réalisé des croquis permettant de comprendre le processus. Bien entendu, c'est très dur à entendre et à lire. Je m'aperçois que ma mère m'avait transmis certains éléments, et pour le système de tri des restes ( stück en allemand : soit morceau, terme utilisé aussi bien pour un juif vivant entier que pour le travail de tri que devaient faire les Sonderkomandos au four crématoire ), j'ai une expérience que le lecteur n'a pas puisque j'ai vécu dans les bidonvilles de tri et de recyclages des ordures au Caire qui me permet de comprendre l'extrême précision demandée aux déportés. Je pense que je ne pourrais pas l'entendre si je n'avais pas vécu dans les bidonvilles du Caire.

PS3 : il n'était pas possible de refuser de travailler dans ces commandos. Ceux qui le refusaient étaient exécutés sur le champ. Quelques juifs religieux l'ont tenté et furent massacrés avec brutalité sur le champ. Les autres juifs religieux priaient et chantaient des prières en travaillant d'après ce que dit Shlomo Venezia. Il semblerait que les nazis dans leur non-humanité ( pire que des débris ou des morceaux ) aient choisi de réserver ce travail aux déportés juifs. Il n'y a rien à comprendre et comme le dit Jorge Semprun, nous sommes en face du Mal Radical ( concept de Kant ) qu'il nous faudrait entendre comme le pire mal que nous puissions concevoir, ce qui nous est impossible. Aussi, restons-nous au bord de l'abîme comme Jorge Semprun lorsqu'il entendit le premier témoignage d'un membre des Sonderkommandos qui avait été évacué vers Buchenwald à cause de l'avancée des forces alliées contre Hitler.

PS4 : Pourquoi écouter de telles horreurs? Pour faire partie de ceux qui disent " plus jamais ça ", pour lutter contre Le Mal Radical quelle que soit la forme qu'il prenne, pour être des résistants autant que nos forces nous le permettront et avec les moyens dont nous disposons. C'est surhumain, bien entendu, mais chacun d'entre nous est appelé à se dépasser, non en devenant le surhomme de Nietzche, mais en apportant sa petite pierre à l'édifice du don total de soi, par l'écriture, par l'art, par le témoignage oral, par son art de vivre. La vie est trop précieuse pour être gâchée, chère Anonyme.

PS5 : IL EST IMPOSSIBLE D'ENTENDRE CELA SANS ETRE EN ETAT DE CHOC ET DE SIDERARION.

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19 novembre 2021 5 19 /11 /novembre /2021 07:53

Overblog semble de mauvais poil quand je tente de diriger mes lecteurs vers d'autres blogs.

Ophélie a eu un accident de voiture le 10 mars 2020. Ses textes sont publiés par Marianne sur le site : https://liligrololos.blogspot.com

J'ai l'impression que le lien ne fonctionne pas. Il est facile d'aller sur le site de Marianne en tapant sur son nom qui s'affiche avec les commentaires.

Lorsque je reçois des réponses de Marianne sur son blog, je constate un autre lien qui fonctionne pour moi " le monde d'Ophélie ".

Mon blog doit avoir une pathologie de vieillesse qui l'empêche d'accéder aux nouveaux sites sur la page links.

 

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18 novembre 2021 4 18 /11 /novembre /2021 16:47

Epreuve étrange : Overblog ne me reconnait plus depuis la dysenterie de messages anonymes dont j'ai pu, néanmoins, identifier l'auteur. J'oscille entre les chocs dont certains ne peuvent pas parler et dont d'autres s'emparent puisqu'ils en sont éloignés par l'âge au nom d'un devoir de mémoire qu'ils prennent d'ailleurs très au sérieux, mais qui ne semblent pas les atteindre au fond de leurs entrailles.

Je n'ai lu de Jorge Semprun que " L'Ecriture ou la vie ". Avais-je acheté cet ouvrage parce que l'écriture a toujours fait partie de ma vie et que je cherchais une réponse à la question du sens de la vie? C'est possible.

Sans vouloir m'attarder sur les épreuves de ma vie, j'évoque, à nouveau, le fait que mes parents se sont appuyés sur moi en apprenant la maladie de deux de mes frères. Je n'ai pas su leur exprimer mes limites, sans doute parce que je n'en étais pas consciente. J'ai failli y laisser ma peau plusieurs fois mais je n'en veux pas du tout à mes parents.

Jadis, un de mes frères m'avait dit : " si tu n'étais pas là, nous serions bien obligés de nous en occuper ". Désormais, il  l'a oublié pour des raisons que j'ignore, et ne prends pas sa part de la tragédie.

Un de mes frères débuta un délire impressionnant pour nous qui ne savions où il allait. Je fus la première à en être informée parce que nous avions des amis en commun. Il me sembla impossible de ne pas tout tenter pour réguler cette affaire. Je souhaitais protéger mes parents et j'ai agi pour eux. Je ne pus traiter l'affaire, seule, mes parents découvrant pas étapes l'ampleur du désastre. Je n'ai jamais eu envie de rejeter mon frère : je souhaitais qu'une issue humaine soit trouvée. L'a-t-elle été? Oui et non. Mes parents ont accueilli leur fils dont l'état s'est stabilisé sans traitement. Je voulais éviter que mes parents prennent cette affaire en main, ayant anticipé leurs morts avant celle de mon frère ce qui s'est produit. La question se repose donc à notre génération qui porte un poids insoluble, et je crois que nous serons bloqués dans le schéma mis en place par mes parents. Quant à l'autre frère présentant les signes cliniques d'une maladie très grave et mortelle à 100%, il s'est en partie récupéré. Je suppose qu'un choc psychique a déclenché les signes cliniques ( même ma mère avait fait cette hypothèse sans avoir lu le moindre auteur des grandes théories psychologiques ), puis qu'un sursaut de vie lui permit de stopper le processus et de remonter la pente.

Je n'ai jamais pu être indifférente à ces épreuves, étant solidaire par nature ou éducation, je ne sais. L'histoire des messages anonymes est donc un épisode de décompensation psychique. Là, il m'est difficile d'agir mais j'éprouve une immense compassion. Je découvre une chose qui ne m'était jamais venue à l'esprit : une famille peut rejeter son malade, son inadapté, celui qui est en échec, et à qui il convient, me semble-t-il, d'éviter le pire.

Ce rejet me fait songer aux divers refus dudit devoir de mémoire. Il fut très fréquent chez les victimes de génocides et chez les déportés, mais tôt ou tard, le réel leur explosa en pleine face : ce fut parfois à l'occasion de la naissance d'un de leurs enfants, parfois aussi à l'occasion de la lecture d'un ouvrage. Un gros retour du refoulé terrasse celui qui fut victime. J'ai écouté de nombreux témoignages de rescapés tutsis qui n'ont pas pu parler puisque nul ne voulait les entendre, puis qui se sont demandés comment ils parleraient à leurs enfants qui poseraient tôt ou tard des questions. Ils ont souvent été aidés dans leurs démarches par des livres dont ceux de Jorge Semprun espagnol, résistant communiste en France où il avait dû se réfugier avec ses parents à l'arrivée du régime franquiste.

Jorge Semprun n'arrivait pas à parler de Buchenwald où il fut déporté, ni de la traversée de la déportation. Si j'ai bien compris son parcours, c'est en lisant de mauvais témoignages ainsi qu'en voyant de mauvais films sur les camps qu'il a commencé à écrire sur ce thème. Il ne le fit pas sans souffrance. J'ai écrit un article sur " L'Ecriture ou la vie ", en ayant la surprise de percevoir les instants où j'avais été moi-même au bord de l'abîme, et peut-être dans l'abîme. J'écoute divers entretiens qu'il a donnés alors que je refusais d'entendre parler de camps de concentration parce que ce qui me fut dit dans mon enfance m'a traumatisée. Il y a une justesse de ton chez Jorge Semprun qui me touche profondément, et ceci d'autant plus qu'il ne fait pas de pathos! C'est de la matière brute qu'il sculpte. Dans " L'Ecriture ou la vie ", il raconte comment il fut invité par des membres de la résistance interne à écouter un déporté d'Auschwitz polonais qui venait d'arriver à Buchenwald. Le déporté pouvait s'exprimer en allemand, et sans émotion apparente, dans un silence profond tant l'écoute était forte, il décrivit son activité au Sonderkommando ( commando s'occupant de nettoyer les chambres à gaz et d'envoyer " les restes " au four crématoire ). Bien entendu, les nazis tentaient de tuer tous les membres de ces commandos pour que nul ne sache. En l'écoutant, Jorge Semprun déporté pour résistance et non pour judéité se découvrit privilégié et osa l'écrire comme le dire. Il évoque aussi le génocide tutsi, en parlant de la fin des camps avec l'approche des alliés, le délire d'Hitler continuant envers les juifs qui arrivaient à Buchenwald. Il a vu, notamment, un convoi d'enfants que l'on faisait courir à l'arrivée, poursuivis par des chiens brutaux comme leurs maîtres, des enfants qui ne comprenaient rien, et dont plusieurs sont morts durant la chasse à courre ( c'est l'expression de Jorge Semprun ), ceux qui arrivaient en tête, étant tués à coups de matraques. J'ignorais tout de ce genre de choses. Les matraques ont été utilisées par les hutus contre les tutsis. Pour définir l'expérience des camps, Jorge Semprun évoque " le mal radical " sur lequel Kant a écrit. L'humain est capable du mal radical comme du don de soi par amour, et cette quête de l'amour à travers ses limites me semble être le sens de la vie.

PS : je songe à une amie orpheline qui eut à prendre en charge, sans argent, sa soeur ayant fait une bouffée délirante... Cette amie avait vingt trois ans. Elle a tout assumé, seule, sans arrêter ses études. Elle ne pouvait pas garder sa soeur à domicile et lui a trouvé un foyer adéquat où elle allait lui rendre visite très souvent. J'espère avoir mal compris la position de la famille de l'auteur des messages anonymes qui, si elle est abandonnée, terminera à la rue. Effectivement, j'ai souvent vu des sans abri qui semblaient avoir été rejetés par leurs familles à cause d'un problème de santé mentale ou à cause d'un comportement déviant! Je vais être dure parce que je ne puis être franche autrement : on ne met pas d'enfant au monde si l'on n'est pas prêt à tout!

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17 novembre 2021 3 17 /11 /novembre /2021 18:43

J'entame la lecture d'un ouvrage dont l'auteur fut remarquable au sujet de Léon Bloy. Là, Emmanuel Godo s'attelle à un autre écrivain : " Huysmans et L'Evangile du Réel " édition Cerf. Le style est magnifique, et c'est très corrosif. Huysmans est aussi très dur dans ses ouvrages ( j'en ai plusieurs dans ma bibliothèque ). Il est probable qu'il ait rencontré Léon Bloy dont j'ai les oeuvres les plus connues.

Voici des phrases dont j'adore le style : " Il a tout de suite su qu'il n'y aurait de salut, pour lui, que dans le face-à-face, que dans l'étreinte rude avec le monde. Que la beauté n'aurait de sens qu'à condition de dévisager le réel " Quelle soif d'absolu! ( p 11 )

" Et surtout qu'on n'aille pas employer de grands mots, que l'on ne parle pas de dignité, de fraternité ou de respect, ces grands et pauvres mots vides dont la démocratie se gorge. Ce n'est pas le genre de la maison. On y abhorre la sensiblerie. Quand on veut relever un pauvre, on fait comme le poète, on se fait l'instrument de son salut : on le gifle " ( p 12 ).

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17 novembre 2021 3 17 /11 /novembre /2021 04:14

Il apparait qu'Overblog a changé mes identifiants. Aussi vais-je m'adresser à ma filleule S, lui rappelant que je n'ai jamais donné son nom de famille et que le prénom qu'elle porte est beaucoup fréquemment accordé à des nouveaux nés féminins qu'elle ne le croit.

Rassure-toi : tu ne m'obsèdes pas. Il faut bien que je t'avoue que ta mère a été mise au courant de quelques phrases étonnantes, voire cavalières que tu m'as envoyées. Je ne lui ai pas donné, cependant, le contenu de ton dernier message parce que je crois qu'elle en aurait été horrifiée.

La fréquence dysentérique de tes signalements d'abus sont le signe d'une grande souffrance psychique. Ils ne sont que des messages anonymes puisqu'il n'est pas possible d'y répondre : tes coordonnées n'y figurent pas et le message est envoyé avec ces mots " no reply " sur ma boite mail. J'ai eu de nombreux blogs au fil de ma vie et personne n'avait jusqu'ici utilisé cette fonction. Mes visiteurs sont plus simples et laissent un commentaire. Exceptionnellement, ils remplissent le formulaire de contact.

Tu ignores, S, combien je souffre de l'épaule droite en tapant sur mon clavier. Je t'ai expliqué que j'avais passé une semaine dans le coma sur mon plancher en août 2020, après une chute due à un malaise non identifié qui me laissa légèrement sur le côté droit. Je ne suis pas sortie toute seule du coma. J'ai émergé au bout d'environ trois jours, paralysée, ne pouvant plus parler. Je n'ai pas retrouvé la marche tout de suite. Après trois semaines d'hospitalisation, j'ai cru que je n'arriverais jamais à franchir la porte d'entrée de mon immeuble : lorsqu'elle s'ouvre sous l'effet du digicode il reste en bas de la porte un socle de dix centimètres sans doute que je ne pouvais pas enjamber dans le peu de temps que m'offrait l'ouverture de ma porte. J'en fus étonnée, n'ayant jamais anticipé un handicap m'empêchant d'entrer chez moi. Tes messages anonymes ont provoqué une nouvelle chute sur le dos et l'épaule. Je ne souffrais plus, souffre à nouveau, mais ceci s'arrangera au fil des mois. Je sais parfaitement que tu ne voulais pas me faire souffrir et que tu ignorais que j'avais eu un accident en 2020.

De mon côté, j'ignorais que tu étais sans emploi et en fus bouleversée ainsi qu'inquiète Je t'ai parlé plusieurs fois de la formation professionnelle parce que tu peux ainsi obtenir un diplôme en touchant un salaire. Je suppose que l'école t'a braquée pour que tu te mettes en échec à ce point. Je peux très bien imaginer qu'une grande souffrance t'ait également bloquée. Pourtant, il te faudra tout dépasser pour trouver une petite place de parking en pleine crise économique. L'intelligence est en jachère mais tu as gardé toutes tes aptitudes. Sauve ta peau en obtenant au moins un premier diplôme. N'oublie jamais que tu as de la valeur, et qu'en tant qu'enseignante, je t'aurais fait sauter des classes dans le primaire. Tu pouvais réussir deux années en une. " Sauve toi, la vie t'attend " : c'est le titre d'un ouvrage! En réalité, l'ouvrage est " Sauve-toi, la vie t'appelle " de Boris Cyrulnik.

S, tu n'es pas ma seule filleule mais je suis plus inquiète pour toi que pour mes autres filleuls dotés de diplômes universitaires, de situations professionnelles, mariés et parents de familles nombreuses.

Au fait, S, sais-tu ce que sont les parrains et marraines qui s'engagent lors d'un baptême? Sans doute, n'y as-tu pas songé. Permets-moi de commencer par un épisode désopilant peu avant ton baptême au Caire. Etant censée veiller sur ta foi catholique ( tu fus baptisée en rite grec melkite ), je t'ai lu avec des explications adéquates à haute voix un traité de Tertullien. J'avais encore des illusions juvéniles, croyant ce que cette imbécile de Dolto disait : les paroles s'engramment dans le nouveau-né. Au fond, elle voyait le bébé comme un ordinateur, et la marraine comme une clef USB. Tu as seulement compris que je te parlais et ignore tout de Tertullien que je n'ai pas relu récemment, partageant donc ton ignorance de ce père de L'Eglise. Sache, néanmoins que j'y ai mis tout mon coeur! Tu connais l'expression : " l'enfer est pavé de bonnes intentions ". Pourquoi se porter garant de la foi de ses filleuls? Parce que c'est en elle que s'enracine le sens de la vie. Je déteste la morale, plus encore le moralisme, mais suis une assoiffée d'Absolu, mystique atypique à mes heures. Au fond, si tu avais un idéal, si tu rêvais d'un Absolu auquel tu serais prête à donner toutes tes forces, ce serait merveilleux : tu serais sur la route de La Vie. Tu avais un tel potentiel que toutes les portes s'ouvriraient si tu le souhaitais. L'art exige un rude labeur comme la recherche mais ceux qui ont des dons arrivent peut-être à réussir plus vite que les autres. Tu avais beaucoup de mémoire : j'ignore où tu en es aujourd'hui mais ceci se travaille aisément sur des modes ludiques, en apprenant ce que l'on aime. " Je n'ai pas demandé à vivre " me répondras-tu! Je connais aussi ce mantra : il habite notre esprit plus fréquemment dans les périodes éprouvantes. Le chômage est éprouvant mais je suis sûre que tu peux t'en sortir. En revanche, tu as peut-être besoin d'aides de diverses natures. Le dégoût de la vie peut se traiter avec un bon psychanalyste. Mes lecteurs seront peut-être intéressés par un conseil de lecture : " La traversée de L'En-Bas " de Maurice Bellet dont tous les ouvrages sont intéressants. Maurice a quitté ce monde, il y a deux ou trois ans : c'était un ami. Théologien, philosophe, il était aussi psychanalyste. J'ai découvert en premier son livre au titre provocateur " Le Dieu pervers ". Nous participions à un colloque sur les engagements dans la cité, colloque hébergé par un lieu où je lui ai écrit : " Jusque dans votre dieu pervers, je trouve encore le dieu pervers "! J'ignorais tout de lui : il m'a fixé un rendez-vous dans son bureau et nous avons conversé. J'ai suivi ensuite toutes ses conférences. 

La psychanalyse n'est pas réservée aux fous : je crois même qu'elle ne peut rien en face d'une psychose. Elle aide simplement à mieux se connaitre, à mieux savoir comment vivre avec soi-même, car même si nous n'avons pas demandé à vivre, nous vivons. Il peut arriver, un jour, que la douleur s'apaise, et que notre vie nous semble savoureuse, cette vie donnée sans notre consentement, donnée par qui à ton avis? Tu es bien trop intelligente pour me répondre : " par mes parents "! Non, remonte à l'origine, à l'originel, à ce sans quoi le monde n'existerait pas! " Ne me parle pas de Dieu " gronde ton cerveau. En tant que marraine, j'aurais pu te le suggérer mais quel est l'intérêt d'un cercle bouclé : " J'existe parce que Dieu l'a voulu "? Présenté ainsi, c'est irrecevable. Remonte jusqu'au mur de Planck : la science ne peut pas encore remonter en amont. Jean d'Ormesson a rédigé divers ouvrages sur ce point : je crois que tu avais un faible pour les beaux yeux bleus de cet écrivain! J'ai rêvé de le draguer quand il était encore jeune par un roman en miroir des siens. Il y a Jean Guitton aussi qui n'inspire pas le péché comme disait mon diplomate et son livre " Dieu et la science " coécrit avec les frères Bogdanoff astrophysiciens. J'ai été fascinée par la partie relative à la physique quand j'ai lu cet ouvrage à l'ombre des murs de la demeure de mes parents. Ils étaient d'ailleurs surpris que je n'aie pas de problèmes de compréhension, mais j'avais beaucoup étudié les mathématiques et la physique dans ma jeunesse.

Surtout, ne réponds pas trop vite à la question de l'origine de ta vie : tu perdrais des étapes passionnantes tant sur le plan artistique ( il n'est pas interdit de lire " La Divine Comédie " de Dante et de contempler les tableaux qui l'illustrent ), que sur le plan scientifique, et plus encore sur le plan de l'élan que donne la quête de sens. Tu peux aussi lire " Ce que je crois " de Maurice Clavel en sautant son analyse des philosophes. Il n'arrive pas à conclure son propos, se dit atteint d'une psychose ontologique ( c'est sa définition de la foi ), écrit être né par amour, pour aimer, et pour tout vivre en étant imbibé de cette quête d'amour.

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16 novembre 2021 2 16 /11 /novembre /2021 01:14

Lors d'un échange portant sur des sujets comme le sexe des anges, sujets à réserver aux humoristes et aux farfelus sur un réseau social, un individu pris souvent de dysenterie verbale bourrée de fautes de frappe, prit une sainte colère ou plutôt une colère qu'il croyait sainte autour de la pédocriminalité dans L'Eglise, alors qu'il ne fut jamais victime, mais braves gens, le monde se dégrade et court à sa perte,  En un mot comme en mille, les coupables étaient les lobbys destinés à détruire L'Eglise. 

J'ai demandé à un internaute que je connais ce qu'était un lobby et il m'a répondu : " un fourre tout ". Soudain, j'entendis mon grand-père chanter ; " Je vais m'en fourrer, je vais m'en fourrer jusque là. Portez la lettre à Métella " ( Offenbach : la vie parisienne acte deux. On trouve cet air isolé du reste de l'acte sur internet ).

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