Dis-moi, Ophélie, qu'avais-tu lu de Léon Bloy? Il est cité dans un commentaire de Marianne qui répète des propos. Peut-être fus-tu intriguée par cet homme excessif au style parfois déroutant. Je dois avoir " La femme pauvre " " Le désespéré " et peut-être un autre titre de cet auteur. Le premier ouvrage que j'ai ouvert de lui était dans la bibliothèque de mon père " Le salut vient des juifs ". Je n'arrivais pas à le lire et il me sembla que mon père avait ressenti le même recul par rapport à cet ouvrage que je n'ai compris que grâce à Emmanuel Godo qui m'en donna les clefs de lecture. Léon Bloy adopta le style de " La France juive " de Drumont, un brûlot antisémite sans que je perçoive d'emblée comment il le caricaturait pour le contrer. Néanmoins, je fus surprise en découvrant que Raïssa Maritain issue d'une famille juive russe qui avait fui les pogroms l'ait beaucoup aimé, si bien que je fus heureuse de lire en bibliothèque l'ouvrage d'Emmanuel Godo : " Léon Bloy, écrivain légendaire " car il consacre un ou deux chapitres par livre de Léon Bloy. J'avais lu " Les grandes amitiés " de Raïssa Maritain ce qui donne une idée de tout un monde d'écrivains et d'artistes.
Je ne sais Ophélie si tu avais un recueil de citations de Léon Bloy. Il se trouve que j'en ai un illustré par François-Xavier de Boissoudy dont certains tableaux sont visibles sur internet. Je l'ai trouvé dans une de ses expositions à la galerie Saint Guillaume " En route avec Léon Bloy ". Etrangement, c'est bilingue français allemand. Léon Bloy était un catholique en colère estimant normal que le bazar de la charité ait pris feu, parce qu'il était inadmissible de mettre ensemble bazar et charité : en un mot, les morts l'avaient bien mérité! Cet homme avait du coeur, beaucoup de coeur, mais il était excessif ce qui n'est pas antipathique. Je ne sais si une vidéo intitulée " Léon Bloy, pèlerin de l'absolu " est accessible : je l'avais vue.... Il voulait vivre de sa plume et était dans la misère au point qu'il perdit deux de ses enfants qu'il ne put faire soigner. Jacques et Raïssa Maritain encore athées apprirent par un article qu'il était dans la misère et lurent un de ses ouvrages. Il lui envoyèrent un peu d'argent. Par la suite, ils allèrent le voir du côté de Montmartre, et je ne sais plus exactement comment il devint parrain de leur baptême. Tous deux étaient philosophes mais c'est surtout Jacques Maritain qui est connu. Raïssa avait une soeur qui est aussi devenue catholique. Ils étaient tous absolus. Chez Les Maritain sont passés de nombreux écrivains connus dont Julien Green, Cocteau, Max Jacob et une soixantaine de célébrités...
Max Jacob est mort à Drancy, je crois. Raïssa et Véra étaient aux Etats-Unis où elles furent obligées de rester à cause des persécutions nazies. Jacques Maritain enseignait... Les deux soeurs n'avaient pas été élevées dans leur tradition spirituelle, tant leurs parents furent traumatisés par les pogroms russes.
Je trouve très savoureux que ce fou furieux de Léon Bloy catholique enragé considérant qu'il n'y avait qu'un seul péché, celui de ne pas être saint ( comme cela, plus besoin de se confesser si on n'est pas saint : j'aime bien ce plan parce que cela me correspond. J'ai un côté " patala " ( ceux qui ne vont pas t'à la messe par opposition aux " tala ") ), soit convoqué autour de la machine pour amazones dans les commentaires. J'envoie le lecteur sur le blog de Marianne : dernier lien de " links ".
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